Réflexions en retour d’une immersion Rosen

Réflexions en retour d’une immersion Rosen

Article d’Alix Pico – Méthode Rosen, Haute Savoie / Les Houches
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De retour d’une immersion Rosen de quelques jours dans la Drôme, je vous partage mes réflexions du matin.

Réflexions sur le processus de libération d’émotions, de tensions musculaires chroniques et de douleurs dans le corps, en Méthode Rosen.

Dans une séance de Méthode Rosen, l’accompagnement du praticien permet d’aller visiter, ensemble, des endroits inconfortables en nous. Des endroits, des parts de nous, oubliées, abandonnées, mal-aimées. De refaire ce lien.

« A ce moment, on est plus tout seul dans ces endroits où on s’est senti si seul, avec ce vécu douloureux et parfois insupportable »

C’est l’accompagnement du praticien et la force de la Vie qui nous pousse de l’intérieur, qui fait qu’on va se reconnecter avec ce qui est là, puis au-delà.

Car au-delà de ses tensions musculaires chroniques, au-delà de ce qui est bloqué là (cette émotion, cette croyance, cette souffrance, ce vécu douloureux), au-delà de cette armure musculaire de protection, se trouve une partie de notre Être, qui nous attend, patiemment. C’est la Vie en nous. Celle qui nous pousse à revenir sur la table Rosen .

Aller au contact de ce qui est retenu là dans le corps, s’ouvrir à ressentir.. petit à petit, chaque fois un peu plus, quand on est prêt et ce que l’on peut supporter, par couche successive… c’est cela que l’on appelle “un processus” en Méthode Rosen.

Les premières séances servent à établir cette relation de confiance avec le praticien et la Méthode Rosen. Elles servent aussi à se détendre, à plonger petit à petit. Ce sont les bases du « travail ».

Et puis tout d’un coup, comme par surprise (pour le mental qui s’est laissé surprendre!) on touche « quelque chose », un endroit. Là il y a quelque chose.

“Je ne sais pas ce que c’est, je ne comprends pas, mais je sens et je sais au fond de moi.”

C’est comme se souvenir petit à petit de quelque chose qu’on a toujours connu.

Alors on s’approche, on ressent, on se bloque. Puis on s’accroche et on y retourne. On tourne autour du pot, on se crispe. Puis on respire enfin dedans. On enlève une couche, on part autre part, on revient. Une autre couche.

Chacun a son processus, son temps, son chemin à respecter, à honorer, en fonction de son histoire, de son vécu, de qui il est et de comment il fonctionne, de comment il ressent, de ce qu’il croit être et possible. Qui fait la richesse de chacun d’entre nous, humain. Et puis aussi en fonction du moment actuel, de ce que l’on vit maintenant et de ce qu’on est prêt à lâcher.

Mais toute personne qui vient sur la table est déjà dans ce processus, peu importe le temps que cela prendra. Le processus est déjà commencé.

Quant aux émotions qui se libèrent, la souffrance parfois, la douleur physique aussi, souvenir d’un passé et pourtant toujours aussi réelle, « présente » quand on la ressent aujourd’hui « en corps ».. on ne fera pas l’économie de ne pas les sentir.

Mais on les sentira d’une autre manière aujourd’hui: c’est comme si on ressentait et observait en même temps, une situation, un vécu du passé.

Et il faudra bien nous laisser traverser par ces émotions qui sont bloquées là, celles qui nous figent dans des attitudes physiques, émotionnelles et mentales, pour pouvoir les libérer de notre espace intérieur et de notre corps. Complétude.

C’est pourquoi l’accompagnement est si précieux. A deux, soutenu, on peut y aller, rester au contact un peu plus longtemps, ressentir et voir si cela se transforme. Voir ce qui émerge, ou pas encore. Sentir ce qui s’en va. Se sentir vaciller aussi dans ce nouvel équilibre sans ces vieux appuis.

Quand les muscles relâchent ce qui est retenu là. Quand on accepte de ressentir, le vécu, les émotions qui se libèrent, c’est comme un orage qui nous traverse soudain et nous secoue. Une tempête qui traverse l’espace que nous sommes.

Certaines libération sont plus intenses, plus violentes, les émotions ont été retenues depuis si longtemps; mais le mal-être bref ne reste pas en nous. Arrive cette paix avec soi-même et son vécu douloureux.

D’autres libérations sont d’un calme presque chirurgical, elles se passent à un autre niveau. Comme une réparation en conscience. Comme si une partie de nous grandissait enfin pour prendre toute sa juste place.

Notre histoire aussi se remet en place en nous, à sa juste place. Ce vécu fait parti de nous et pourtant ce n’est plus une actualité permanente. Ce vécu ne nous « possède plus » et nous ne sommes plus dans la réactivité permanente, la tension ou la vigilance de tous les instants. Nous sommes enfin en paix avec cela, avec nous même. Un peu plus en paix, en sécurité, et détendu, avec le monde et les autres.

C’est tout cela, la Méthode Rosen !

Si belle, respectueuse, touchante. Et si puissante !!

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